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Pierre Monnet

Suite aux journées thématiques concernant la mémoire du massacre d’Oradour sur Glane organisées à Munich en 2014, Pierre Monnet*, directeur de l’Institut Français d’Allemagne à Francfort sur le Main, a invité Robert Hébras, Bernadette Malinvaud, présidente de l’association, « Oradour : Histoire, Vigilance et Réconciliation », et Michaël Faugeroux réalisateur du film documentaire « Le droit à la Mémoire ». Le 16 avril, après la projection de ce film à l’Université Goethe, un auditoire franco-allemand de plus de 200 personnes a dialogué pendant plus d’une heure avec Robert. En témoin infatigable, réaffirmant son message de paix, il répond aux demandes soucieuses de connaitre et comprendre les faits, les suites judiciaires, l’absence de condamnation des responsables.
Le 17 avril, au Lycée français, Victor Hugo, ce sont 140 élèves de classes de 3ème et de 1ère qui interrogent ce survivant du 10 juin 1944. Maîtrisant bien le sujet, grâce à une préparation approfondie, à l’habituel questionnement concernant les origines, les acteurs, la vie après le drame, s’ajoutèrent des interrogations et réflexions sur la similitude avec les actes terroristes du XXIème siècle, le sentiment de proximité de l’ancienne victime avec les victimes des guerres actuelles, la place et le rôle de la religion après un tel traumatisme.
Face à ces publics franco-allemands, Robert Hébras insista de nouveau sur sa volonté de porter, tant en Allemagne qu’en France, un témoignage de paix et de tolérance tout en rappelant la mémoire des faits.

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Lycèe Victor Hugo

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Robert Hébras

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Université Goethe

 

*Extrait du discours d’accueil de Pierre Monnet

« Paul Ricoeur, dans La mémoire, l’histoire, l’oubli publié, notons-le bien, en 2000, dès l’entame de ce millénaire dont nous ne percevons pas encore l’orientation, écrivait que l’histoire est aussi réparatrice des mémoires blessées. Cette parole est bien celle d’un philosophe et d’un historien, qui sait combien le présent de notre Europe est également le produit d’un emboitement de mémoires meurtries. J’ai la faiblesse de penser qu’elle est aussi la vôtre Monsieur Hébras, manière bien modeste de vous dire notre immense merci d’avoir trouvé le chemin jusqu’à nous.
Comment en effet parler du 10 juin 1944 et de ses 642 meurtres, s’ajoutant aux dizaines de millions de morts de cette guerre sans précédent ? C’est aussi à cela que nous confronte cette rencontre que l’IFHA a tenu à organiser, en coopération avec la DFG, le Fritz-Bauer Institut de l’université de Francfort et le lycée français Victor Hugo de Francfort, toutes institutions que je remercie très chaleureusement pour leur engagement : cette manifestation n’est pas habituelle pour notre institut, mais j’avoue qu’elle ne fut pas difficile à monter, compte tenu de l’enjeu et parce que Michael Faugeroux qui vous accompagne nous a apporté un concours décisif et précieux ».