Le survivant d´Oradour, condamné pour ses “doutes”
C´est avec consternation que j´ai pris connaissance dans l´article de presse du 15.09.2012 de la condamnation de Robert Hébras.
Voici ce que je ressens à la lecture de cet article:
Tout ce que la loi déclare être légal, n´est pas pour moi irréprochable sur le plan moral.
Je me demande si lors de ce verdict l´aspect humain n´a pas été oublié car Robert Hebras ne fait qu´émettre des doutes sur le caractère forcé de l´enrôlement d´Alsaciens dans les Waffen SS.
Le massacre perpétré à Oradour sur Glane ne pourra jamais être effacé de la mémoire de notre civilisation. Mais aucun mot ne peut exprimer ce qu´expriment les ruines qui montrent à quoi ressemble un monde où la haine et la folie se sont déchainées. Robert Hébras sort des ruines en témoin et nous sommes confrontés à son courage, sa vie de souffrance, ses souvenirs et la grandeur humaine de celui qui veut réconcilier.
C´est pourquoi je me pose la question à savoir comment des hommes peuvent massacrer d´autres hommes indépendamment de la question de savoir si l´enrôlement de ces hommes sans scrupule était forcé ou volontaire
Robert Hébras a su au cours des années quitter le rôle de victime afin de pouvoir pardonner et préparer le chemin vers une réconciliation durable entre Francais et Allemands. Le signal qui part de lui est clair et je l´approuve de ne plus vouloir accepter les diffamations de certains exprimées dans la presse.
Il y a plusieurs décennies, Bertolt Brecht a mis en garde en écrivant “Le ventre est encore fécond, d´où a surgi la bête immonde”. Une mise en garde qui n´a rien perdu de son actualité et qui nous invite à tout entreprendre afin de transmettre l´information sur les crimes fascistes.
Fritz Körber
Conseiller et
Président du groupe SPD du Bezirk de Moyenne Franconie
Ancien Maire de la Ville de Schwaig près de Nuremberg