Bernadette Malinvaud remercie Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, membre de l’association qui nous permet, une fois encore, de tenir notre AG dans cette salle, à titre gracieux.

Excusés: Fabrice Escure, Président du CMO et Richard Jezierski, Directeur du CMO, Sylvie Codecco, Philippe Pommier, Michèlel Soult et François Thomas membres du Conseil d’Administration d’O.H.V.R.

Secrétaire de séance: Sandra Combeau

Malgré les perturbations dues à la tempête matinale, le quorum est atteint : 25 adhérents sont présents, 65 ont donné procuration, soit 90 sur 180 adhérents. L’Assemblée Générale peut donc avoir lieu.

La Présidente ouvre la séance en remerciant les personnes présentes de s’être déplacées malgré les intempéries et rend hommage aux adhérents disparus en 2016 : Robert LAPUELLE, Alain NICOLAS et Jean SOUSTRE tous les trois membres de l’association depuis son origine.
« Adhérent de la première heure, Alain Nicolas était aussi un très généreux donateur. Il habitait à Ouistreham en Normandie, et ne connaissait pas personnellement Robert. En revanche, professeur d’histoire, il avait à plusieurs reprises amené ses élèves à Oradour. Très actif, et membre de plusieurs associations il avait, en 2013, organisé, entre autre, une exposition sur Oradour pour faire connaitre la condamnation qui touchait Robert, recueillir des fonds et susciter de nouvelles adhésions ce qu’il avait parfaitement réussi. Il est le digne représentant de ces personnes venues de tous les coins de France, rejoindre par solidarité et conviction le soutien avant tout moral que nous portions à ce témoin du massacre du 10 juin 1944.
            Si Alain Nicolas nous était inconnu, au contraire le docteur Robert Lapuelle était un familier des Radounauds. »
Philippe Lacroix évoque son « histoire municipale » avec Robert Lapuelle, qui commence en 1989. « Robert Lapuelle qui fut tout d’abord conseiller-délégué aux affaires sanitaires et sociales depuis 1953, au sein du conseil municipal représenté alors par Jean Brouillaud. Il devient maire de la ville en 1959 et ce jusqu’en 1995. Formidable médecin, confident des familles, et tout spécialement des mamans de victimes, il était aussi un visionnaire. Il avait compris la nécessité de faire renaître le nouveau bourg d’Oradour. Il fit bâtir cette salle des fêtes en 1960 et la fit agrandir en 1990. Elle porte aujourd’hui son nom. Homme de fort caractère et attachant, faisant confiance à la jeunesse, il était profondément engagé et désintéressé. Il a su préserver ce qui était de l’ordre de la mémoire en assurant l’amélioration du bourg, à une époque où il était plus difficile de le faire qu’aujourd’hui. C’était un grand Monsieur. »
Bernadette Malinvaud évoque à présent la mémoire de Jean Marcel Darthout, qui s’est éteint le 04 octobre 2016. « Alors que, le 12 janvier 2013, se tenait ici même, la première assemblée générale de notre association « Justice pour Robert Hébras », dont émane O.H.V.R., Marcel Darthout avait pris la parole pour dire son amitié et tout le soutien qu’il apportait à Robert. »

Marcel Darthout

La parole est donnée à Robert Hébras :
« Marcel et moi sommes les deux derniers, parmi les survivants de la grange Laudy à avoir quitté le village le soir.   « Marcel était blessé aux jambes et marchait très difficilement. Alors que l’incendie nous gagnait, je demandais à Marcel ce que je pouvais faire pour lui. Il me répondit : tu ne peux rien faire pour moi. Je me débrouillerai, sauve-toi. Je traverse la place et lui fais signe qu’il n’y a pas de soldats. Il progresse un peu dans sa fuite, protège ses blessures et se cache dans des buissons. Je poursuis ma fuite, me retrouvant vers 22h dans un lieu-dit à quelques kilomètres d’Oradour, La Martinerie.
Marcel et moi avions des liens très très profonds. Et malgré, parfois nos désaccords, nous avons toujours su régler nos différents problèmes. Rien n’a pu altérer notre amitié. »
Pour toutes les victimes du massacre, et en particulier pour la mémoire de Marcel Darthout, Robert Hébras demande qu’une minute de silence soit observée.

En cette 6ème AG, Bernadette Malinvaud souhaite faire un bref rappel historique concernant l’association, d’autant plus que de nouveaux adhérents l’ont rejointe :
« Créée en 0ctobre 2012 l’association « Justice Pour Robert Hébras » s’est transformée en « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » à la suite de l’arrêt de la Cour de cassation du 16 octobre 2013 qui annule définitivement celui de la Cour d’appel de Colmar de septembre 2012. L’objectif initial de soutien et d’aide à Robert Hébras s’est alors mué en accompagnement de celui-ci dans la transmission de son témoignage auprès de tous et en particulier des jeunes partout en France, en Allemagne. Cet objectif visant à diffuser le souvenir d’Oradour et le message de réconciliation donne sens à la mémoire de l’événement. Il s’accompagne de la volonté de faire prévaloir l’exactitude historique sur cet épisode limousin de la seconde guerre mondiale. Cette nouvelle orientation a permis, à d’autres publics de connaître notre association. Aujourd’hui nous pouvons être satisfaits de notre effectif actuel de 180 adhérents. Quand je dis nous « accompagnons Robert », c’est vrai. Ce qu’il faut toutefois ne pas oublier c’est que cette coopération ne représente qu’une partie de l’engagement de Robert qui doit répondre à de nombreuses et diverses demandes au quotidien. Et là, il me faut insister sur le rôle tenu par Christiane, son épouse, secrétaire, conseillère, et toujours à l’écoute. »

Ordre du jour
1) Approbation du compte rendu de l’assemblée générale du 19 mars 2016
Après vote, le compte rendu est adopté à l’unanimité.

2) Rapport d’activité par Bernadette Malinvaud
En 2016, comme en 2015 nous avons accompagné Robert rencontrer élèves et adultes dans des lycées en Allemagne et en France, toujours avec le même processus. La projection du film documentaire,  » le Droit à la Mémoire » réalisé par M. Faugeroux en 2011 sert d’introduction et de support à la séance  » questions réponses » avec le public d’élèves et d’adultes. La présidente en profite pour présenter les excuses de Michael Faugeroux, enseignant à Munich.
Il en fut ainsi, en avril à Munich, avec les classes de première et de troisième du Lycée Français Jean Renoir et en mai à Riom. Ici cet échange avec un témoin s’inscrivait dans le parcours citoyen de 450 collégiens issus de 3 collèges. En mai, toujours, ce sont les collégiens et lycéens du lycée franco-allemand de Buc (académie de Versailles) qui, de manière fort active et réfléchie questionnèrent très pertinemment Robert sur le passé mais aussi sur l’actualité. Le public lycéen orienta particulièrement la discussion sur la réconciliation, le devenir de l’Europe, leurs interrogations portèrent aussi sur l’impact des attentats dans notre vie quotidienne et sur la vie politique.

A Munich, le Centre de documentation sur le National-socialisme avait organisé, à l’initiative de Michael Faugeroux, une Table Ronde à laquelle participaient Michael Faugeroux, Robert Hébras témoin, l’historienne Andréa Erckenbrecher qui est aussi experte auprès du parquet de Dortmund et connait bien le passé historique et judiciaire d’Oradour, Philippe Lacroix maire d’Oradour et moi-même. Une nouvelle fois dans cette ville de Munich, un public nombreux et varié dialogua pendant plus d’une heure trente.

Pendant le week-end de Pentecôte le comité de Jumelage d’Isle recevait une délégation allemande d’une quarantaine de personnes venues de Gunzenhausen (Moyenne Franconie). Le thème de ces journées était « vivre ensemble en Europe hier, aujourd’hui demain ». Pour décliner « hier », le dimanche 15 mai était consacré à l’évocation et à la mémoire d’Oradour.
Le matin, la projection du documentaire « le droit à la Mémoire » fut suivi des questions du public franco-allemand concernant la réconciliation, la volonté réciproque d’apaisement et de rapprochement.
L’après-midi, après la visite de l’exposition permanente du Centre de la Mémoire d’Oradour, Robert Hébras et Philippe Lacroix accompagnèrent le groupe dans les ruines du bourg. Puis Gilles Bégout, maire d’Isle et Karl Heinz Fitz, maire de Gunzenhausen déposèrent une gerbe au tombeau des martyrs.
Le soir, le maire d’Isle remit à Robert Hébras la médaille de la ville d’Isle.
La parole est donnée à Chantal Robert, présidente du Comité de Jumelage d’Isle, et membre de l’association O.H.V.R., pour parler du ressenti de ce groupe après l’échange:
 » Il s’agissait donc d’une délégation de 44 allemands relativement jeunes. Il y avait une bonne douzaine de jeunes de moins de 18 ans, le reste du groupe étant composé de personnes d’environ 40 à 50 ans. La simplicité des explications de Robert, fournies par le documentaire et ses réponses permirent une réelle compréhension des faits.
Concernant la visite du Centre de la Mémoire et bien que le groupe n’ait pas bénéficié d’une visite guidée avec un traducteur, les jeunes notamment, ont porté une grande attention aux documents exposés et légendés en allemand.
La visite de l’exposition s’est poursuivie par celle du village qui fut propice à des questions pertinentes adressées à Robert.
Grâce à des questionnaires remis aux participants, nous avons pu mesurer l’impact de cette visite et l’importance de l’enseignement apporté par ces échanges concernant la compréhension. La presse allemande s’est faite l’écho de ces événements en insistant sur la nécessité de ces échanges. »

Et enfin, en novembre 2016 Philippe Pommier, lors de la semaine d’histoire à Feytiat, a rencontré la fille de Jean Zay et le président du Cercle Jean Zay. Il a été évoqué une démarche pour sauvegarder le lieu de détention de ce ministre du Front Populaire, menacé par la restructuration de la prison de Riom où il fut détenu de 1940 à 1944 avant d’être assassiné par la Milice. Le Conseil d’Administration propose que notre association soutienne cette démarche.
Après vote, le rapport d’activité est adopté à l’unanimité.

3) Compte rendu financier

4) Compte Rendu des Vérificateurs aux comptes
Gérard Chambord fait état du rapport établi conjointement avec Jean-Luc Bayard représenté,
 » Conformément à la mission qui nous est confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » du 01.01.2016 au 31.12.2016.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis dans chaque cas.
Dés lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période du 01.01.2016 au 31.12.2016 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 2 176.79€ et des dépenses à hauteur de 1 080,36€, soit un excédent de 1 096,41€.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport. »
Après vote, le rapport financier est adopté à l’unanimité.

5) Renouvellement du tiers des membres du CA :
Sandra Combeau, Odile Danthieux, Anne Marie Montaudon, François Thomas, Pas de nouvelle candidature, tous se représentent.
Les membres sortants sont réélus à l’unanimité.

Renouvellement du Vérificateur aux comptes Jean Luc Bayard qui se représente.
Jean Luc Bayard est réélu à l’unanimité.

6) Fixation du montant de la cotisation annuelle : Le Conseil d’Administration propose le maintien à 10 €.
Après vote, accord à l’unanimité

7) Actions programmées pour 2017
– Projet avec la Maison du Souvenir de Maillé
Maillé, un village d’Indre-et-Loire. Le 25 Août 1944, la 17ème division Waffen SS massacre 124 habitants (37 hommes, 39 femmes, 48 enfants) et détruit 52 habitations (sur 60). Il sagit de représailles : la veille des résistants ont détruit un pont sur la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux.
Contrairement à Oradour-sur-Glane, ce massacre est resté longtemps méconnu, sa mémoire étant estompée par celle de la libération de Paris le même jour, et les reconstructions faisant disparaître les traces visibles.
Le 25 août dernier, lors de la commémoration de ce massacre, nous avons, avec Robert Hébras, rencontré le directeur de la Maison du Souvenir de Maillé qui existe depuis 2006. Son directeur est intéressé par une action commune avec notre association pour faire connaître le drame de Maillé à Limoges et travailler sur les mémoires des deux lieux. Nous envisageons deux actions :
– À Limoges projeter le film-documentaire « Maillé, le massacre oublié » (26 minutes) suivi d’un échange avec la salle en présence d’un survivant.
– À Tours, une table ronde pourrait avoir lieu avec la participation de témoins, d’historiens et d’élèves de terminale.

– 23 mai rencontre à Billom (communauté urbaine de Clermont-Ferrand) avec des collégiens à l’initiative du président de la FNDIRP.

Questions diverses
Robert Hébras nous fait part de la difficulté qu’il rencontre à faire face aux demandes continuelles des groupes ayant besoin d’être accompagnés durant la visite du village. C’est une tâche désormais devenue trop lourde à porter, d’autant plus que les groupes de scolaires sont toujours plus nombreux à venir sur le site.
Ces élèves n’ont parfois pas vu l’exposition avant la visite du village. Robert Hébras déplore ce manque de préparation et de sensibilisation pourtant indispensables. Il tient beaucoup à ce que ce travail préalable soit fait avec les élèves.
Une réflexion doit donc être menée autour de l’accompagnement des groupes d’élèves dans le village.
Philippe Grandcoing précise l’importance que les guides soient bien armés intellectuellement pour faire face aux « contre-vérités » possibles.
Par ailleurs, Robert souhaite que la visite des ruines puisse être rendue possible par tous les moyens de compréhension nécessaires aux personnes ayant un handicap. Une adaptation en Braille du plan du village faite par un professeur, lui a été remise gracieusement par l’Institut spécialisé pour déficients visuels.
Claude Milord indique que la D.R.A.C travaille actuellement à l’élaboration de panneaux d’informations qui seront positionnés au niveau du champ de foire, de l’église et du mémorial. Les informations figureront également en braille international. L’A.N.F.M.O.G. participera financièrement à ce projet. Il évoque aussi le projet d’une application sur Smartphone et la refonte de l’exposition permanente du CMO, actuellement à l’étude.
Philippe Lacroix annonce, à l’assemblée, le projet porté par la municipalité « d’un grand week-end de l’amitié et de la jeunesse d’Europe », du 1er au 3 septembre, comportant de nombreuses activités culturelles et sportives. La comédie musicale « Mademoiselle Marie », écrite par un habitant et représentée par la population de Cadolzburg (jumelée avec Le Palais-sur-Vienne) constituera l’événement central de ces journées.

L’ordre du jour étant épuisé, la présidente invite l’assemblée au partage du verre de l’amitié.

 

La secrétaire de séance,

Sandra Combeau

 

Mail : oradour.hvr@laposte.net
Site : http://www.oradourhvr.fr