Le 23 mai, Robert Hébras témoignait à Billom, une belle ville appartenant à l’aire urbaine de Clermont Ferrand. Organisée par la section Billon-Thiers de la FNDIRP, c’est dans l’immense salle municipale, qu’étaient accueilli à 14 heures, 400 élèves venus de trois collèges publics et d’un collège privé.
À 18h30, après avoir été chaleureusement accueilli à l’Hôtel de Ville par Monsieur le Maire, son équipe municipale et les membres de la FNDIRP, c’est face à un public d’environ 300 personnes qu’il renouvela son témoignage.
Après la projection du film documentaire réalisé par Michael Faugeroux, « Le droit à la Mémoire », les deux séances furent suivies de nombreuses questions adressées à Robert Hébras.
Interrogations sur sa vie après le massacre, sur sa reconstruction ou pourquoi Oradour a-t-il été caractérisé de « crime de guerre » et non de « crime contre l’humanité » ? Questions aussi sur le ressenti du survivant lors de sa participation au procès d’Heinz Barth en 1983 à Berlin Est, ou à l’égard des Allemands dans l’après guerre et aujourd’hui.
Comment avoir réussi à devenir dès 1985 un acteur actif de la réconciliation franco-allemande ?
Autant de questions permettant à Robert Hébras de redire et d’insister sur l’importance du travail pour se reconstruire, sur la nécessité de dialoguer, sur l’exigence de tolérance et de volonté de Paix. Occasion aussi pour ce témoin de rappeler la nécessité de se protéger par la vigilance à l’égard des extrémismes, des idées xénophobes, et mettre en garde les élèves face aux risques dérivés des réseaux sociaux et bien évidemment, en Européen convaincu il insista sur cette construction, facteur de paix, toujours à parfaire.
Au cours de ces discussions on rappela plusieurs fois le rôle fondamental et spécifique du témoin dans le récit historique et l’importance du « travail de Mémoire » à mener auprès de tous et plus particulièrement des jeunes.
Mémoire de la seconde guerre mondiale, encore douloureuse parmi les habitants de Billom, comme en témoigne l’exposition, présentée par les responsables de la FNDIRP dans la salle de conférence. Dans cette région de forte résistance, le 16 décembre 1943 une rafle menée par la Wehrmacht, la Gestapo, la Milice se solda par 200 arrestations et détruisit tout un réseau de la Résistance. Parmi les 167 internés à la prison de Clermont-Ferrand, 15 furent fusillés, 112 furent déportés, 26 ne revinrent pas.
À la fin de cet après-midi d’échanges, une conclusion s’imposait donc à tous : être vigilants face aux discours de haine, de violence, de rejet de l’autre. Ne pas oublier le passé pour mieux appréhender le présent et l’avenir.

Article publié par le journal La Montagne le 13 juillet 2017