DEVOIR DE MEMOIRE

ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation

Category: Activités de l’association (page 1 of 3)

Compte rendu de l’Assemblée Générale Ordinaire du 4 mars 2023

Bernadette remercie les personnes présentes à cette Assemblée Générale rendue particulière par l’absence définitive de notre ami Robert et demande que soit observée une minute de silence en sa mémoire.

Les administrateurs ont proposé un dépôt de fleurs sur le caveau de Robert. Tout ceux qui le souhaitent peuvent s’associer à cette démarche à l’issue de l’AG.

Aujourd’hui 43 personnes sont présentes auxquels s’ajoutent 41 procurations. Le quorum est atteint et l’assemblée peut débuter.

Madame Sylvie Tuyéras, vice-présidente du Conseil Départemental représente Jean-Claude Leblois, président du Conseil Départemental et Pierre Allard conseiller Départemental et maire de Saint-Junien.
Fabrice Escure, président du Centre de la Mémoire est excusé.
Nous adressons nos chaleureux remerciements pour leur présence sans faille depuis des années à Sylvie Tuyéras, Annie Dardillac, Pierre Allard et bien d’autres encore.
Merci également à Benoit Sadry, nouveau président de l’ANFMOG, pour son adhésion et son soutien dès la première heure.
Merci aussi à Agathe et Richard Hébras. Robert savait qu’il pourrait compter sur Agathe pour prolonger sa parole.
Merci à Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, pour sa disponibilité, son écoute et ses conseils. Comme chaque année nous le remercions pour nous permettre de tenir notre assemblée dans cette salle.

La parole est donnée à Philippe Lacroix : « Il est de notre devoir, celui de la ville d’Oradour-sur-Glane, de vous accompagner. Nous n’oublions pas que l’association fut là à des moments difficiles de la vie de Robert et la ville vous en est reconnaissante ! »
Philippe revient sur l’hommage national rendu à Robert, qui fut à la hauteur du personnage. Une personne empreinte de simplicité. Il salue Agathe qui a repris le flambeau, lui précisant qu’elle pourra toujours compter sur la ville d’Oradour. Il ajoute que, si certains pensaient que l’association devrait stopper, lui, pense au contraire, qu’elle doit perdurer.
Le village en ruines se détériore. Nous continuerons d’en transmettre le témoignage avec l’ANFMOG, mais nous ne serons jamais trop nombreux pour en assurer le respect moral.
C’est pourquoi Philippe adresse un grand merci à l’association pour tout ce qu’elle a fait.

Bernadette reprend la parole pour rappeler l’origine de la création de notre association et rendre hommage à Robert.
Le 12 janvier 2013, se tenait ici l’assemblée constitutive de l’association « Justice Pour Robert Hébras » :  près de 300 personnes apportaient avec force à Robert Hébras tout leur soutien, toute leur amitié.
Robert avait chaleureusement remercié les participants. Il était profondément touché par cet élan de solidarité qui s’était développé depuis l’annonce de sa condamnation par la Cour d’Appel de Colmar en septembre 2012.
Il avait ajouté : « Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais je l’annonce solennellement, j’ai décidé, après avoir beaucoup réfléchi de me pourvoir en Cassation. J’ai pris cette décision difficile parce que je suis une victime et un témoin…j’ai toujours œuvré pour permettre la réconciliation avec l’Alsace Moselle et l’Allemagne et je ne supporte pas l’idée de cette condamnation…Nous sommes le 12 janvier c’est un hasard si cette réunion se déroule ici, à cette date, mais, il y a 60 ans, jour pour jour, à la même heure, s’ouvrait le procès de Bordeaux qui a fait tellement de mal à la population de notre village. Pour la deuxième fois en 60 ans j’ai l’impression que les victimes sont une fois de plus ignorées ; c’est pour ça que j’ai pris cette décision. »

Oui en quelques mots avec cette franche simplicité qui le caractérisait, tout était dit.

Robert, survivant du massacre de 1944, témoin contraint par un temps de parole limité au procès de Bordeaux en 1953, se retrouvait en 2012 condamné, à la suite d’une erreur éditoriale, condamné pour avoir, en 1992, émis dans son ouvrage « Le drame heure par heure » un doute sur l’incorporation de force de soldats alsaciens présents à Oradour, le 10 juin, sous uniforme de la Waffen SS.
Cette condamnation avait interpelé, indigné de nombreux limousins et bien au-delà. Une pétition recueillit plus de 1800 signatures, un comité de soutien fut constitué puis l’association « Justice Pour Robert Hébras ».
En effet depuis de nombreuses années, nous connaissions Robert qui avait surmonté ses blessures par sa force, son travail disait-il, son courage, sa volonté de lutter contre l’oubli tout en refusant la haine. Il était désormais un Témoin, un Européen convaincu, porteur d’un message de paix et de réconciliation,
Sa mission suprême consistait à ne pas oublier les 643 victimes, inséparables de leurs lieux de vie, inséparables des ruines de son Village à préserver à tout prix. Maintenir la Mémoire des hommes et des lieux, inscrite désormais dans les travaux et recherches des Historiens, était une de ses priorités.
Le 16 octobre 2013 la Cour de Cassation cassa et annula sans renvoi l’arrêt rendu par la Cour d’Appel de Colmar. L’honneur, la dignité de Robert lui étaient rendus, l’objectif de l’association était atteint, elle pouvait se dissoudre.
Robert souhaita alors qu’elle continue à l’accompagner dans son travail de mémoire, et pour perpétuer son engagement, tout en défendant l’exactitude historique du drame du 10 juin 1944. Nous avons donc modifié les statuts, en devenant OHVR en 2014. Il accepta d’en être le Président d’Honneur.
C’est dans ce cadre que j’ai eu le privilège d’accompagner Robert dans les collèges, lycées, universités en France et en Allemagne (Munich, Frankfort, Schöndorf).
Durant des années je l’avais écouté, raconter aux élèves en parcourant les ruines « son après-midi » du 10 juin et celle de ses copains notamment Marcel Darthout, et insister auprès de ces jeunes sur la nécessité d’être toujours vigilants. Je l’avais entendu, dans l’église, répéter les paroles de Madame Rouffanche.
Après la projection du documentaire « Le droit à la Mémoire », dans lequel Robert répond aux questions du réalisateur, Mickael Faugeroux, ami et adhérent de OHVR, je le découvrais, dans une salle de classe ou un amphi comble en train de raconter, avec les mêmes mots, dans le silence total le 10 juin 1944. Il rappelait aux jeunes, combien il comptait sur eux, pour ne pas oublier.
Il rassurait les jeunes allemands : non ils n’étaient pas responsables. Il leur fallait maintenant construire l’unité des Peuples.
Il nous revient à tous de veiller à ce que le témoignage de Robert sur la transmission de son histoire, de l’histoire d’Oradour, le témoignage d’un humaniste, le témoignage d’un citoyen européen soit respecté.

Une vidéo de Robert témoignant en 2014 et 2018 est projetée.

Puis, Benoît Sadry précise les circonstances qui ont permis à la petite fille de l’un des Waffen SS âgé de 17 ans, Adolf HEINRICH, tireur dans la grange Laudy, de rencontrer Robert, en août 2022. (voir le texte de la prise de parole de Benoît lors de l’hommage du 17 février 2023 sur le site d’OHVR).
Cet homme qui a vécu, dans la solitude, avec sa culpabilité et ses remords, est à notre connaissance, le seul à avoir exprimé sa volonté de repentir. La rencontre dura 3 heures. Robert qui avait toujours attendu une telle démarche venue d’un des acteurs du massacre conclut « la boucle est bouclée ».
Et à la mort de Robert, dans son message, la petite fille écrivait « il m’a enseigné le pardon ».

La présidente avant de reprendre l’ordre du jour signale le décès de trois adhérents : Colette Truchassou, Raymond Constans et André Vareille.

Ordre du jour
1 Approbation du compte rendu de l’Assemblée Générale Ordinaire du 5 mars 2022 : adopté à l’unanimité.
2 Rapport d’activité :
Les activités 2022 comportent deux parties :
– la première, continuer l’accompagnement des débats à la suite de la projection du film « Mademoiselle Marie » organisée par l’ACJNA. Quatre projections ont eu lieu en 2022.
– la deuxième partie plus conséquente est la réalisation de la BD, projet suggéré par Robert en 2018.
Philippe Grandcoing rappelle la validation du contenu par le Comité de Lecture en décembre 2021. (Composition du comité présentée lors de l’Assemblée Générale du 5 mars 2022).
Les échanges réguliers entre le travail du dessinateur et le scénariste font que le projet avance bien et Robert a eu la satisfaction de voir et d‘apprécier les premières planches. Quelques-unes d’entre elles sont projetées sur écran à l’assemblée. L’album en comportera 72 qui seront accompagnées par des pages de contextualisation. La publication est prévue pour avril/mai 2024. Il est envisagé une exposition, présentant le travail de conception et de réalisation, à la BFM, dans le cadre de « Lire à Limoges ». Ce projet n’est pas encore finalisé.

Vote du rapport d’activité : voté à l’unanimité

3 Présentation du rapport financier par Philippe Pommier, trésorier :
Les Recettes sont de 1170,00 €,
Les Dépenses sont de 955,39 €
Le solde de l’exercice est bénéficiaire de 394,85 €

4 Compte rendu des Vérificateurs aux comptes :
Jean-Luc Bayard lit le rapport établi par Gérard Chambord et lui-même, vérificateurs aux Comptes.

« Mesdames, Messieurs,

Conformément à la mission qui nous est confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation pour la période du 01.01.2022 au 31.12.2022.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis dans chaque cas.
Dès lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation pour la période du 01.01.2022 au 31.12.2022 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 1 170 € auxquelles il convient d’ajouter 180,24 € correspondant aux intérêts sur le livret et les dépenses à hauteur de 955,39 €, soit un résultat de 394,85 €.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils vous sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport.
À Limoges, le 01.03.2023 »

           Jean-Luc BAYARD                                           Gérard CHAMBORD

Le compte rendu financier 2022 est adopté à l’unanimité

5 Le montant de la cotisation annuelle reste inchangé.

6 Renouvellement des membres du Conseil d’Administration et du Vérificateur aux comptes :
Les administrateurs Philippe Grandcoing, Bernadette Malinvaud, Philippe Pommier sortants renouvellent leur candidature : ils sont réélus à l’unanimité ainsi que le Vérificateur aux comptes Jean-Luc Bayard.

La parole est donnée à Agathe Hébras qui remercie l’association pour les 10 ans de soutien apporté à son grand-père. Elle ajoute que toutes les forces seront nécessaires concernant l’avenir.

7 Questions diverses :
Avenir de l’association ? Elle doit mener la BD à son terme.
L’assemblée rejette l’idée d’une dissolution. Une question légitime cependant car l’association fut créée dans un but bien précis. Un temps de réflexion s’impose.
Le Maire d’Oradour Philippe Lacroix rappelle qu’il souhaite que l’association puisse perdurer pour toutes les raisons contenues dans son libellé même : « Histoire Vigilance et Réconciliation ».
Un adhérent demande à ce que l’association fasse la démarche pour l’obtention de reconnaissance d’utilité publique. La présidente précise que c’est déjà le cas.

À 11h30 l’ordre du jour étant épuisé, la présidente clôt l’assemblée générale et invite tous les participants qui le désirent à aller se recueillir devant la tombe de Rober

                  La secrétaire de séance                           La présidente

                  Sandra Combeau                               Bernadette Malinvaud

 

Extraits de textes d’hommages transmis par deux adhérents n’ayant pu être présents à l’Assemblée désirant porter à la connaissance de tous leurs réflexions et leurs ressentis à l’annonce du décès de Robert.</>

« Ma famille habitait à Oradour. Je ressentais le besoin d’en comprendre l’histoire, évoquée par bribes par mon grand-père.
Lycéenne, la réalisation d’une vidéo m’a permis de rencontrer Robert, de l’interviewer et de visiter le village avec lui.
Ce fut très solennel, respectueux aussi : nous savions l’importance de ce moment. J’ai ressenti un profond respect pour Robert, tant par son vécu que la personne profondément humble, droite, humaine…
Robert a visionné « Garde en Mémoire » et en a été très touché. Il m’a remercié. C’était pourtant moi qui lui étais reconnaissante pour m’avoir accordé sa confiance et sa disponibilité.
Depuis ce temps-là nous avons gardé le contact.
Mon père est décédé. Robert à travers des mots simples ou des silences, était présent, un réconfort pour moi.
Merci Robert d’avoir croisé ton chemin et de nous être trouvés au-delà des mots et des maux, dans nos silences et nos regards. Je pleure un être d’exception qui a vécu l’indicible et qui pourtant a réussi à transmettre son vécu aux jeunes : français, allemands, à tous ceux qui ont souhaité tisser des liens de transmissions de l’Histoire et de ton histoire.
Plus que jamais nous devons continuer à veiller à ce que la vérité historique d’Oradour soit respectée. Que les témoignages de Robert et d’Oradour soient écoutés. Que les écrits et autres projets d’Oradour soient en accord avec la justesse du regard de Robert.
Que l’histoire d’Oradour soit « gardée en Mémoire » avec celle de Robert.

Aurélia CLAVAUD »

« Ma première rencontre avec Robert Hébras eut lieu en mai 2010, lors de mes recherches en Master. Mes questions d’apprenti historien très maladroites, pas à la hauteur de l’incompréhensible, de l’inimaginable vécu par le témoin, reçurent des réponses courtes, précises, mesurées. Économie des mots. Des mots justes, reflets de l’exactitude historique. Plus tard j’écrivis à Robert pour lui demander d’excuser mon insuffisance et lui exprimer mon admiration pour son courage et sa dignité, sa force.
Ensuite j’ai rencontré Robert plusieurs fois, lors de mes déplacements en Limousin, dans le cadre de l’association. Ces rencontres m’ont laissé le souvenir d’un homme d’une modestie remarquable, malgré ses rencontres avec des présidents ou des personnages importants. Un homme sans prétention, qui s’investit dans la réconciliation franco-allemande depuis les années 80, mais qui vit aussi les parallèles entre les survivants d’Oradour et ceux du Bataclan par exemple ou avec Nora Cortiñas, l’une des mères de la Place de mai à Buenos Aires, et qui s’intéressa aux démarches de jeunes chercheurs, comme Héloïse Belloir ou Andrea Erkenbrecher.
Ce que l’histoire de Robert Hébras nous montre, c’est le fait qu’on peut témoigner lorsqu’il y a un devoir à le faire, qu’il est possible de parler aux futures générations, qu’il est possible de ne pas céder à la haine et l’amertume.
L’Histoire est une affaire sombre parfois, …. L’Histoire comme une discipline, c’est le dialogue entre le présent et le passé, ne pas oublier…
À la fin de Hamlet de William Shakespeare, le personnage de Horatio formule le vœu « May flights of angels sing thee to thy rest » (‘Que des essaims d’anges te bercent de leurs chants vers le repos éternel’) J’espère, qu’on soit croyant ou pas, que le repos éternel accordera à Robert, la paix et la sérénité qu’il n’a pas pu connaître dans la vie.

Mason NORTON, Docteur en Histoire contemporaine

Royaume-Uni, février 2023 »

Compte rendu de l’Assemblée Générale ordinaire du 5 mars 2022

Bernadette Malinvaud, présidente de l’association « ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation » (OHVR), remercie chaleureusement les adhérents de leur présence et de leur fidélité. Elle insiste sur l’immense plaisir de se retrouver après 2 ans de pandémie qui ont empêché l’organisation de toutes les rencontres.

Aujourd’hui, 34 adhérents d’OHVR sont présents auxquels s’ajoutent 49 procurations. Le quorum est atteint.
Bernadette Malinvaud, au nom de tous les membres de l’assemblée, se félicite de la présence de Robert Hébras et d’Agathe, sa petite fille, à qui il a passé le flambeau de la mémoire. Dorénavant, ils interviennent ensemble. Robert sait qu’il peut compter sur elle. Elle sera à la hauteur de sa confiance.

Chacun est très heureux que Robert ait recouvré une meilleure santé qui lui permet de nous faire l’honneur de présider cette assemblée. Et nous sommes tous très fier de sa promotion au grade de Commandeur de l’Ordre National du Mérite. Cette décoration lui a été remise par le Président de la République, le 25 janvier dernier. Cette distinction reconnait son engagement, au service de la mémoire d’Oradour, du souvenir des victimes et comme citoyen porteur d’un message de Paix, depuis de très nombreuses années. Robert reçoit les félicitations de tous accompagnées d’applaudissements nourris. Il reçoit également des mains de la présidente, au nom de l’association, non pas des fleurs, mais des chocolats dont il est très friand et qui sont le remède idéal pour lui apporter toute l’énergie nécessaire pour poursuivre son combat.
Robert très touché remercie de cette délicate attention.

Toutefois, un bémol vient tempérer le bonheur de se retrouver. La présidente sait que chacun des présents a une pensée pour le peuple ukrainien, à plus forte raison à Oradour. Ce peuple subit la politique de terreur d’un président autocrate qui a pour rhétorique celle déjà utilisée il y a 80 ans, pour tuer délibérément. On ne peut que partager la douleur de ce peuple et essayer de l’aider selon nos possibilités. Des crimes de guerre sont aujourd’hui perpétrés dans un pays européen.

Robert souhaite intervenir pour saluer l’assemblée de bon cœur et remercier les présents d’être aussi nombreux. Il est très heureux de nous revoir et assure qu’il sera parmi nous aussi longtemps qu’il le pourra physiquement et moralement.

La présidente présente les excuses de nombreux adhérents qui ont envoyé leur procuration ainsi que celles de Jean Claude Leblois, président du Conseil départemental, représenté par Sylvie Tuyéras, conseillère départementale, adhérente à l’association depuis sa création en 2012, de Pierre Allard, maire de Saint-Junien, lui aussi adhérent depuis 2012.

Elle remercie également Annie Dardillac, maire de Javerdat et tout particulièrement Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, toujours à notre écoute. Comme chaque année, nous le remercions de mettre à notre disposition cette salle communale.
Bernadette Malinvaud cède alors la parole à Philippe Lacroix.

M. le Maire salue l’assemblée, les maires des communes limitrophes, son maire adjoint, Benoit Sadry et particulièrement Robert Hébras. Il revient alors sur la décoration de Robert, le 25 janvier dernier. Il tient à souligner que ce moment a été un grand bonheur pour Robert mais aussi un grand bonheur pour tous. Cette distinction honorait non seulement Robert mais aussi ce qu’il représente. L’émotion de Robert était partagée par les personnes présentes à la cérémonie et par de nombreuses autres au-delà d’Oradour et même au-delà des frontières françaises. Les amis allemands ont manifesté leur amitié et leur soutien en cette journée particulière. Être décoré par la Président de la République est un véritable honneur.
Il revient sur la situation en Ukraine et fait part de son inquiétude. À l’instar de ce qui s’est passé il y a 80 ans, personne ne sait comment peut évoluer un conflit face à un despote. L’association des maires de la Haute-Vienne, en partenariat avec diverses associations, comme partout en France, a mis en place une collecte de produits de première nécessité. D’autres actions seront menées, notamment l’accueil de réfugiés. Chaque pays européen a son rôle à jouer dans le respect des valeurs intransigeantes de la démocratie que l’on doit défendre
.

La présidente reprend la parole afin d’évoquer le souvenir de celles et ceux qui nous ont quitté depuis la dernière assemblée.
Elle s’excuse pour d’éventuels oublis et demande à l’assemblée de les lui signaler.
– Albert Valade, 14 ans au moment du massacre, inlassable témoin du massacre mais aussi très engagé dans la renaissance d’Oradour
– Annie Romério
– Jean Michel Brousse
– Madeleine Albert-Roulhac
– Michel Bois
– Claude Bérody, qui fut commissaire aux comptes
– Christiane Hébras, l’épouse de Robert, disparue en décembre 2020. Nous gardons le souvenir ému de son sourire et de sa chaleureuse bienveillance.
– Serge Martin, survivant du massacre de Maillé que OHVR avait reçu pour une conférence il y a quelques années, avec Romain Taillefait, directeur de la Maison du Souvenir de Maillé. Il est décédé la veille du décès de Christiane.
Une minute de silence est observée à la mémoire de tous.

Robert Hébras reprend la parole. Il souhaite informer l’association d’une visite de la DRAC concernant la conservation des ruines du village. Elles ne seront pas réduites. Elles seront conservées en l’état avec les moyens nécessaires pour leur entretien. Le Président de la République s’y est engagé lors de sa venue en janvier. Les personnes présentes pour cette visite venaient de Paris. Elles souhaitaient savoir si les ruines étaient autant visitées que par le passé, ce qui leur a été confirmé. Robert est satisfait de savoir que le parcours dans le village ne sera pas réduit.
Il ajoute que le Centre de la Mémoire va être rénové à partir de 2024.

Philippe Lacroix complète les propos de Robert. Les inspecteurs ont été reçus par toutes les parties prenantes du site d’Oradour : l’Association Nationale des Familles des Martyrs, le Centre de la mémoire, Robert et Agathe Hébras, le maire et Benoit Sadry. La constatation principale était que les ruines se détérioraient et qu’il n’était plus possible de les entretenir comme il y 30 ans. Un effort financier manifeste devait être fait. Des techniques existent mais il faut en avoir la volonté. Ce message a été transmis au Président de la République lors de sa venue. Un dossier lui a été remis à cette occasion. La somme allouée jusque-là ne suffisait plus si l’on souhaitait conserver à la visite une grande partie du village martyr. Il a été assuré que l’état resterait fidèle à Oradour. Il n’y a pas de raison d’en douter car cela a toujours été le cas. Il y a de plus en plus de murs qui s’effondrent, une végétation qui pousse à l’intérieur et qui n’arrange rien. Il sera tenu compte de notre demande car lorsque le paysage disparaît, c’est toute la mémoire qui s’efface. Philippe Lacroix et Benoit Sadry ont souligné, lors de cette visite, que, certes l’église est un endroit très symbolique mais que les 643 victimes ne faisaient qu’une et que toutes les habitations devaient être traitées avec égard.

Ordre du jour
1 – Approbation du compte-rendu de l’Assemblée Générale du 18 mai 2019.
À l’issue du vote, le compte-rendu de l’Assemblée Générale du 18 mai 2019 est adopté à l’unanimité.

2 – Rapport d’Activités par la présidente, Bernadette Malinvaud
Au cours des années 2020-2021 nous avons tous subi les contraintes sanitaires, le rapport d’activité en est forcément réduit.
Les adhérents ont reçu en juin 2020 un document qui rappelait les deux manifestations qui se sont déroulées en 2019, à l’espace Cité à Limoges, auxquelles ont assisté une soixantaine de personnes :
– La projection du film de Jérôme Amimer : « Récits d’Oradour »
– La conférence d’Héloïse BELOIR sur le thème de : « la conservation des ruines ».

Lors de l’AG 2019, il avait été question du partenariat et de la convention signée avec l’Association des Communes Jumelées de Nouvelle Aquitaine (ACJNA) concernant la projection du film « Mademoiselle Marie » (adaptation filmique de la comédie musicale du même nom présentée à Oradour en 2017).
L’ACJNA a acquis les droits de diffusion du film et propose des projections gratuites sur tout le territoire de la Nouvelle Aquitaine, auprès des scolaires et du grand public des communes jumelées.
À l’initiative du président de l’ACJNA, Maxime Négremont, adhérent d’OHVR, pris aujourd’hui par d’autres engagements et que je vous demande de bien vouloir excuser, après chaque projection, un débat est proposé avec le public en présence d’un membre de l’association des communes jumelées et d’un membre d’OHVR apportant un regard historique sur le contenu du film.
En 2019-2020, OHVR, a participé à 10 ciné-débats dans toute la Nouvelle Aquitaine, concernant plus de 1000 personnes. En 2021, après l’interruption due à la pandémie, 4 séances ont eu lieu et 4 sont déjà prévues en 2022.

Concernant, les interventions en accompagnement de Robert Hébras, la dernière a eu lieu au Lycée Saint Exupéry de Limoges, en février 2020. Elle faisait suite à la projection du film « Mademoiselle Marie ». Les élèves avaient souhaité avoir plus de précisions sur le massacre d’Oradour.

Aujourd’hui, il est hors de question de demander à Robert d’aller dans les lycées et les collèges. Physiquement, il a besoin de repos.
Robert continue à recevoir beaucoup de courrier, tant pour lui dire la satisfaction d’avoir lu son livre « Avant que ma voix ne s’éteigne » que pour lui demander des renseignements divers et variés, des courriers d’adultes mais aussi de jeunes qui veulent faire un travail parallèle à ce qu’ils apprennent au lycée.
Ces demandes se font aussi via la messagerie d’OHVR. La présidente est actuellement en contact avec un jeune de Normandie, depuis 2 ans. Il écrit un livre : « Souvenirs de guerre » dans lequel il intègre un ensemble de témoignages de résistants, de déportés, de prisonniers de guerre et de Robert … Son ouvrage sera publié sous l’égide de l’ONAC.

En août 2020, à la suite des inscriptions révisionnistes peintes sur le mur du CMO, OHVR a porté plainte en appui aux plaintes du président du CMO et du maire d’Oradour. Un communiqué a été publié dans la presse et envoyé par mail à tous les adhérents avec un lien pour signer une pétition de soutien à Robert et aux familles d’Oradour. Cette pétition a obtenu 2309 signatures.

En février 2021, Robert a reçu de son avocat, Maître Gaffet, le règlement de la somme de 2319,03 € clôturant le dossier du « contentieux » avec les ADEIF. Le dossier qui date de 2013 a une fin heureuse en 2021 … La présidente précise que le règlement de ce dossier est dû en partie à la ténacité de Sylvie, membre d’OHVR et secrétaire de Me Gaffet, qui, depuis 2017, a multiplié les recherches et les interventions auprès des instances juridiques concernées.

Par anticipation sur les activités pour 2022, Philippe Pommier intervient pour présenter une conférence à laquelle a été associée OHVR avec 17 autres associations, « La rhétorique de la haine », conférence qui a eu lieu le 4 mars 2022 à Limoges.
Cette conférence a permis de réagir fortement face à un discours de haine qui se répand depuis quelques mois en France à l’approche de l’élection présidentielle. Ces messages de haine couvrent les médias, les chaines d’infos en continu, les réseaux sociaux et on ne peut pas laisser envahir le débat public par ce genre de message. C’est pour cela que nous avons pensé que notre association pouvait être aussi partie prenante dans cette initiative qui a été prise par l’IHS-CGT de la Haute-Vienne, le MRAP, la Libre Pensée, l’association rencontre des historiens du limousin et puis, des associations de mémoire de la déportation, des associations antiracistes, la LICRA, la Ligue des Droits de l’homme, SOS racisme … il y avait en tout 17 associations regroupées qui ont invité l’historien, Gérard Noiriel. Il s’est adressé au cours de deux séances originales – gesticulées – c’est-à-dire théâtralisées avec une comédienne, dans lesquelles il a mis en parallèle les discours de haine qui se répandaient à la fin du 19ème siècle, début du 20ème siècle dans la presse de masse de l’époque, dans des journaux et dans des ouvrages de grande diffusion sur l’antisémitisme, en particulier la France Juive de Drumont et les discours d’aujourd’hui. Ce parallèle s’appuyait sur la construction des discours – la rhétorique – des propos de Drumont et les messages haineux d’Éric Zemmour à l’égard d’un autre bouc émissaire qui est aujourd’hui l’immigré et particulièrement le musulman. Cette initiative a eu un franc succès. Le conférencier tenait à ce qu’il y ait des jeunes et 2 lycées étaient représentés : le lycée Gay Lussac avec 3 classes et le lycée Dautry avec 2 classes soit 150 élèves dont les réactions ont été remarquables. Ce sont des élèves assez motivés car ils suivent des options d’histoire et de géopolitique. Ils ont été particulièrement pertinents dans leurs questions. Le débat qui a suivi la conférence a été très riche. En soirée, la salle était pleine et les organisateurs ont dû refuser du monde. Le lieu choisi : l’espace Simone Weil à Limoges, était aussi symbolique.

Bernadette Malinvaud reprend la parole pour présenter le projet phare de l’association : l’édition d’une BD sur Oradour.
Ce projet est né en partie à l’initiative de Robert qui a fait le constat qu’il y avait beaucoup de livres d’histoire sur Oradour mais qu’il faudrait, pour la mémoire, s’adresser de plus en plus aux jeunes. Et si on faisait une bande dessinée a-t-il proposé ! Mais nous ne savions pas faire. Nous avons dû nous appuyer sur des « professionnels » car ce que nous souhaitions alors par-dessus tout, c’est que cet album soit un ouvrage de référence « inattaquable historiquement ».

Grâce à l’intérêt, à l’investissement d’un auteur, Jean-François Miniac, d’un dessinateur, Bruno Marivain et d’un éditeur Nicolas Anspach la BD est en cours de réalisation.
Jean-François Miniac, après s’être approprié le contenu d’une importante bibliographie est venu, plusieurs fois, sur le site d’Oradour où il s’est « imprégné » des lieux.
Il a longuement interviewé et écouté les deux deniers témoins ; Robert Hébras survivant du massacre et Camille Senon, passagère du tramway venu de Limoges au soir du 10 juin 1944.
Ainsi a-t-il pu écrire un scénario très documenté, rigoureux dans sa précision qui a été validé par un comité de lecture, au cours duquel les représentants de l’association des Familles d’Oradour ont proposé à Jean-François Miniac quelques modifications de détails concernant les dialogues.
Notre exigence première était, en effet, de produire une BD irréprochable sur le plan historique.
Destinée à toutes les catégories de lecteurs elle sera également un « outil » pédagogique intégrant une partie documentaire.
L’éducation nationale, partie prenante de notre projet, proposera aux enseignants une fiche d’exploitation.
Et en complément, pour valoriser l’important et fondamental travail réalisé en amont par Jean-François Miniac un « making of » sera édité en simultané, par « les Ardents Éditeurs ».
Le dessinateur, Bruno Marivain, est venu également à Oradour, visualiser les lieux du récit écrit par Jean-François Miniac et préciser, grâce aux réponses de Robert Hébras, de nombreux détails graphiques.
Le scénariste et son dessinateur d’un commun accord ont contacté Nicolas Anspach qui dirige une maison d’édition belge et a publié de nombreuses BD historiques de grande qualité tant par le graphisme que par les dialogues.
L’éditeur connaissant « l’événement Oradour » a accepté avec enthousiasme leur proposition. Un contrat a été signé récemment.
En ce qui nous concerne, il est essentiel de préciser à nouveau que l’association est à l’initiative du projet, qu’elle veille à la rigueur du contenu historique et qu’elle n’a aucun but lucratif.

Aucune question n’est posée. Nous procédons au vote pour l’approbation de ce rapport d’activités.
Il est adopté à l’unanimité.

3 – Compte Rendu financier par les trésoriers Philippe Pommier et Henri Malinvaud
Philippe Pommier précise qu’avec la parenthèse du Covid, les recettes ont été très réduites et il y a eu quelques dépenses. OHVR est déficitaire. Les soldes sont négatifs mais les comptes sont sains.

4 – Compte Rendu des Vérificateurs aux comptes
Gérard Chambord lit le rapport établi par Jean-Luc Bayard et Gérard Chambord, vérificateurs aux Comptes.
Mesdames, Messieurs,
Conformément à la mission qui nous a été confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association « ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période de 01.01.2020 au 31.12.2020.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis dans chaque cas.
Dès lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association « ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période du 01.01.2020 au 31.12.2020 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 550,00 € et des dépenses à hauteur de 955,48 €, soit un déficit de 400,48 €.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils vous sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport.
À Limoges, le 24.02.2022
Le Compte rendu financier 2020 est adopté à l’unanimité

Mesdames, Messieurs,
Conformément à la mission qui nous a été confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association « ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période de 01.01.2021 au 31.12.2021.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis dans chaque cas.
Dès lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association « ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période du 01.01.2021 au 31.12.2021 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 690,00 € et des dépenses à hauteur de 1813,72 €, soit un déficit de 1123,72 €.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils vous sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport.
À Limoges, le 24.02.2022
Le Compte rendu financier 2021 est adopté à l’unanimité

5 – Renouvellement du tiers sortant des membres du Conseil d’Administration :
Sylvie Codecco, Sandra Combeau, Palmira Desseix, Claudine Fourgnaud, Henri Malinvaud, Anne Marie Montaudon et François Thomas sont administrateurs sortants.
Ils se représentent à l’exception d’Anne Marie Montaudon et de François Thomas
Odile Danthieux est démissionnaire en 2020.

3 postes sont à pourvoir.
Il y a 3 nouvelles candidatures : Héloïse Belloir, Dominique Danthieux, Agathe Hébras
Les 5 membres sortants sont, réélus à l’unanimité.
Les 3 nouveaux candidats, sont élus à l’unanimité

Le Vérificateur aux Comptes sortant, Gérard Chambord se représente. Il est également réélu à l’unanimité

6 – Fixation du montant de la cotisation annuelle.
Le montant de la cotisation reste inchangé, à 10,00 €.

7 – Projets pour 2022
– La poursuite des ciné débats avec « Mademoiselle Marie »
– Des actions selon les circonstances
– Le suivi de la BD

8 – Questions diverses :
Claudine Fourgnaud souhaite connaître les projets de la municipalité concernant Oradour.
Philippe Lacroix précise qu’il y a un plan pluriannuel pour l’entretien des ruines. Il a été demandé que la somme allouée soit un peu plus conséquente compte tenu de la dégradation plus rapide du village martyr.
Les autres projets sont plutôt municipaux :
– Travail en coopération avec la ville d’Hersbruck en Moyenne Franconie. Benoit et Philippe s’y sont rendus en novembre pour mettre en place des projets culturels, scolaires et sportifs. Ils ont répondu présents à Fritz Körber. Les représentants de cette ville allemande seront accueillis pour la commémoration du 10 juin pour entamer des relations un peu plus approfondies dans cette perspective.
– La Communauté de communes a restitué la Maison d’Oradour à la mairie d’Oradour pour l’euro symbolique. Il n’est pas question d’y faire un projet mémoriel, il y a déjà le village martyr et le CMO dont la scénographie va être revue après le 10 juin 2024. Cette Maison d’Oradour doit être tournée vers l’avenir. La Commission Culture du conseil municipal, sous l’égide de Benoît Sadry, va travailler à l’élaboration d’un projet qui devra tenir compte à la fois de l’histoire de cette maison mais aussi des infrastructures particulières qui pourraient y voir le jour : salle de conférence, salle d’exposition, …Le projet doit être commun avec l’ANFM et le CMO.

L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 11h30.

La secrétaire de séance,
Sylvie Codecco

Mail : oradour.hvr@laposte.net
Site : http://wwww.oradourhvr.fr</span

Ruines d’Oradour-sur-Glane : les conserver, pourquoi et comment ?

Le 21 novembre 2019, à l’espace Simone Veil, OHVR avait organisé la projection du film documentaire réalisé par Jérôme Amimer : « Récits d’Oradour ».
Marqué par le destin de sa grand-mère russe dont le village fut, comme Oradour, brûlé par les armées nazies, le réalisateur porte un regard grave sur les ruines filmées en plans longs et fixes en noir et blanc.
Ses visites régulières à Oradour lui ont permis de constater les transformations subies par les ruines sous l’effet des éléments naturels (gel, pluie, vent) et, aussi des travaux de consolidation menés pour les conserver. En accompagnant ses images, des commentaires délivrés par quatre intervenants n’ayant pas connu l’événement, Jérôme Amimer pose, à plusieurs voix, l’enjeu de la transmission, le questionnement entre le temps des témoins et celui de nouvelle générations pour qui le sens des ruines devra perdurer. D’où la nécessité et l’importance de leur conservation qui fut l’objet de la conférence présentée par Héloïse Belloir le 28 novembre.

Héloïse a soutenu en 2012 un mémoire « Les enjeux liés à la préservation du site d’Oradour-sur-Glane : conserver, informer, transmettre ».
Aussi après avoir dressé l’inventaire des destructions : 328 bâtiments incendiés la conférencière rappelle le processus qui conduisit à la promulgation de la loi spéciale du 10 mai 1946, relative à la conservation des ruines d’Oradour.
Cette loi, en classant l’ensemble des vestiges du village au registre des monuments historiques transfère la propriété des ruines à l’État, en interdit la destruction et oblige à mettre en œuvre des moyens financiers et techniques pour en assure l’entretien.
Héloïse insiste sur la particularité liée à cette conservation des ruines : il s’agit non de les restaurer mais de les maintenir « dans le meilleur état de destruction possible » (Jacques Duhamel ministre des Affaires culturelles de 1971 à 1973).
Pour ce faire, plusieurs politiques de conservation ont été menées jusqu’à nos jours. Héloïse les présente avec précision et rigueur en caractérisant chacune d’elle :
• de 1944 à 1966 les préoccupations essentielles sont le simple entretien des ruines et des jardins. Après les travaux de déblaiement il s’agissait de nettoyer et consolider les murs menacés d’effondrement, de renforcer les structures fragilisées. S’ajoutaient à ce programme l’entretien de la végétation qui reprenait ses droits et la construction d’un mur d’enceinte (de 1945 à 1947).
• de 1966 à 1983 l’entretien courant se poursuit et alterne avec de gros travaux ponctuels comme des purges ( la destruction de conduits de cheminée dangereux), de gros travaux de réparation (notamment sur la rue principale), la mise en place de barrières de protection pour interdire l’accès dans le cœur d’îlots instables. Malgré les mesures conservatoires engagées, les ruines se dégradent ce qui entraîne la définition de nouvelles politiques de conservation.
• ainsi de 1983 à 1993 le nouveau programme fixe deux objectifs et dégage deux axes d’intervention :
– garantir la sécurité des visiteurs par la mise en place d’un circuit de visite qui définit et privilégie les axes jugés majeurs.
– respecter la volonté du législateur de 1946 : « témoigner à travers le temps » en maintenant l’état des vestiges du massacre du 10 juin 1944.
Durant ces dix années la préservation prioritaire des façades des rues principales permet d’assurer une conservation indéniable de celles-ci au détriment des cœurs d’ilots. Elle accentue le contraste dans la sauvegarde des vestiges et provoque une nouvelle étude qui débouche sur un programme porteur d’une vision tournée vers l’avenir « pour témoigner devant les générations à venir ».
• en effet à partir de 1994 et jusqu’à la fin 2008 est envisagé un programme d’intervention sur le site découpé en 12 îlots incluant les parcelles intérieures, les arrières plans et les axes secondaires délaissés afin de privilégier une lecture générale du village.
Cependant en 1995 les budgets jugés trop conséquents sont revus à la baisse. À partir de cette date la conservation des ruines consiste, alors, à accompagner l’évolution inéluctable des ruines à l’échelle des îlots. L’État conserve, assure « une survivance douce » du site en concentrant ses efforts sur le quartier de l’Église porteur de l’essentiel du symbole.
Il faut, ici noter, les dégâts causés par la tempête de 1999 qui modifient totalement l’apparence du site exigeant de nouveaux travaux.
• depuis 2008, on ne pratique plus de gros travaux. Désormais les interventions s’inscrivent dans une politique d’entretien au coup par coup, essentiellement sur la maçonnerie, sur les espaces verts et sur l’Église qui occupe une place à part, parce que symbolique, dans la survivance du site.
En conclusion à cet exposé très documenté, Héloïse Belloir évoque quelques-unes des limites inhérentes à la conservation du site.
– La problématique de l’authenticité qui est au cœur de préoccupations d’ordre éthique, déontologique et esthétique.
– La dénaturation des vestiges : en voulant conjurer les effets du temps les interventions outrepassent le simple maintien en l’état et falsifient la lecture du site.
– Le constat que la disparition des vestiges s’accompagne d’une certaine perte de Mémoire du drame et de l’apparition de nouvelles lectures. Parmi ces dernières, citons une lecture ethnographique accentuée par la mise en place de plaques de couleur indiquant la profession des habitants. Cette signalétique ne fait plus référence au drame mais à l’histoire du village avant le drame.
Le Centre de la Mémoire ouvert depuis 1999 a vocation, entre autre, à remédier à ces limites en informant le visiteur par un récit historique et une incitation à une réflexion de paix liée à une recherche de vigilance permanente.
À la suite de ces deux manifestations, le public, très attentif et à la recherche d’informations, a longuement échangé avec le réalisateur Jérôme Amimer et la conférencière Héloïse Belloir.

Bernadette Malinvaud

Redémarrage du site OHVR

Pour information

Depuis plusieurs mois notre site OHVR ne pouvait rien publier suite à un dysfonctionnement inexpliqué de notre hébergeur gratuit.
Après l’intervention, longue et délicate, d’un gestionnaire professionnel de sites, les données ont pu être presque totalement récupérées et transférées sur un hébergeur payant.
Malheureusement, les publications de 2019 ont été perdues.
Nous repartons maintenant sur de bonnes bases.
Comptant sur la compréhension de tous.

Henri Malinvaud webmaster OHVR

Deux rencontres avec les Collégiens

Les collégiens de Charlotte (Caroline du Nord USA)

Dans le cadre d’un échange scolaire, 21 élèves du collège Waddell Language Academy de Charlotte (Caroline du Nord, USA) séjournaient dans les familles de leurs correspondants du collège Auguste Renoir à Limoges.
Le 19 mars 2018, accompagnés de leurs professeurs, ils ont visité l’exposition permanente du Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane (CMO), les ruines du village martyr puis ont rencontré Robert Hébras. Pendant une heure, tout en précisant le récit des événements vécus le 10 juin 1944, il répondit à leurs nombreuses questions.

Collège des Clairs Soleils de Besançon

Et le 2 mai 2018 c’est au collège des Clairs Soleils à Besançon que Robert Hébras témoigna devant 150 élèves de troisième. Ici, c’est un élève, qui après avoir découvert les ruines d’Oradour-sur-Glane en même temps que le récit de Robert Hébras, a proposé à sa professeure d’Histoire d’inviter ce « dernier survivant » du massacre du 10 juin 1944, à venir « parler à ses camarades ».
Robert Hébras était particulièrement heureux et fier de cette initiative qui répondait à un des ces vœux les plus chers : faire de ces jeunes qui l’entendent des « passeurs », des messagers de cette mémoire.
Merci à cet élève, merci aux enseignants du collège des Clairs Soleils de Besançon.

Compte rendu de l’Assemblée Générale ordinaire du 24 mars 2018

 

Bernadette Malinvaud présidente de l’association, remercie Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, membre de l’association qui nous permet, une fois encore, de tenir notre AG dans cette salle, à titre gracieux.

Remerciements pour leur présence à Pierre Allard, maire de Saint Junien, Joël Ratier, président de la communauté de communes Porte Océane du Limousin, Claude Milord, président de l’Association Nationale des Familles des Martyrs d’Oradour sur Glane (ANFMOG), Annie Dardilhac maire de Javerdat.

Excusés: Palmira Desseix, Philippe Grancoing, Michèle Soult, Camille Senon, Albert Valade et de nombreux adhérents qui ont donné procuration.

Secrétaire de séance Sandra Combeau.

Aujourd’hui OHVR compte 152 adhérents, 42 sont présents, s’ajoutent 34 procurations, le quorum est atteint.
La présidente déclare la séance ouverte :
Elle remercie Sandra Combeau d’assurer le secrétariat de séance.

Depuis 2015 à la demande de Monsieur Guy Lacorre sont évoquées les personnes disparues durant l’année précédente.
En 2017, à notre connaissance, nous ont quitté Henri Aupetit, Guy Lacorre, Pierre Laborie et Jacqueline Pinède dont Robert Hébras évoque la mémoire :

Jacqueline Pinède

« Sommée de quitter Bayonne, sa ville natale, en 1943 (cf. « Ordre d’expulsion », visible au service des archives du Centre de la Mémoire), Jacqueline Pinède et sa famille de confession juive, trouvent refuge à Oradour-sur-Glane. Dissimulée sous un escalier en pierre avec sa sœur et son petit frère, elle échappe au massacre. Ce 10 juin 1944, elle perd son père, sa mère et sa grand-mère qui font partie des 642 victimes d’Oradour. »
Dès lors, Jacqueline et Robert resteront en relation.
Elle est décédée en février 2017. Robert, accompagné de Benoît Sadry, représentant l’Association des Familles des Martyrs, ont assisté à ses obsèques à Bayonne. Elle était une des dernières rescapées.

Une minute de silence est observée.

Ordre du jour
1) Approbation du compte rendu de l’assemblée générale du 4 février 2017.
Après vote, le compte rendu est adopté à l’unanimité.
2) Rapport d’activité par la présidente
Comme les années précédentes nous avons accompagné Robert Hébras :
En mai 2017 à Billom Communauté Urbaine de Clermont-Ferrand. Organisée par la section de la FNIDRP, avec le soutien de la municipalité et des enseignants, 400 élèves de collèges publics et privés ainsi que 300 adultes sont venus à la rencontre de Robert Hébras. Ils ont pu assister à la projection du documentaire de Michaël Faugeroux « Le droit à la mémoire », suivie de questions et d’échanges avec Robert.
Il faut savoir que la population de Billom est très impliquée dans le travail de Mémoire, car marquée par la seconde guerre mondiale et les actions de la résistance. Le 16/12/1943, suite à une dénonciation, une rafle détruisit un maquis entier. Plus de 90 personnes furent fusillées, une centaine déportées. Une remarquable exposition présentait l’histoire des maquis de la région.
1er décembre 2017, déplacement à Paris au Lycée Louis-le-Grand, répondant à une demande du proviseur et des professeurs d’histoire. Plus de 500 élèves des clases de secondes, premières, terminales et classes préparatoires étaient présents dans une salle comble. Très intéressés ils assaillirent Robert de questions et eurent du mal à le laisser partir. Le message d’un professeur confirme « les élèves ont retenu énormément de choses : cela a provoqué d’intenses réflexions chez eux et entre eux ». Ce qui permet à Bernadette Malinvaud de faire part d’une évolution constatée au cours des trois années d’accompagnement dans les collèges et lycées en France et en Allemagne. Robert reste évidemment toujours et avant tout le témoin mais il et aussi conduit, par les questions de élèves, à retracer son cheminement psychologique et intellectuel qui ont permis son engagement et son rôle dans la réconciliation et l’amitié franco-allemande. Il tient aussi à leur transmettre ses espoirs liés à la construction européenne, certes fragile, mais absolument nécessaire.
Constat également que ces élèves font de plus en plus part de leurs propres inquiétudes et questionnements face à l’avenir. Ils craignent les fractures, le terrorisme, la recrudescence du nationalisme, l’exclusion, le racisme… À cela, Robert Hébras, qui ne minimise pas les risques, trouve les mots pour les rassurer, les encourager et leur redonner confiance en plaçant lui-même sa confiance en eux. Il les invite aussi à toujours faire preuve de vigilance et d’engagement. Il agit ainsi indéniablement en faveur de l’action citoyenne. Ces interventions créent un lien fort avec la jeunesse, car au-delà de la transmission de son témoignage, il éclaire l’avenir.
En novembre, à l’espace CITE (devenu Simone Veil), dans le cadre de la semaine du documentaire, en partenariat avec le musée de la Résistance et l’ONAC (Office National des Anciens Combattants) a été projeté le film « Maillé, le massacre oublié ». Une séance était destinée aux élèves, l’autre en soirée ouverte à tout public. Des remerciements sont adressés tout particulièrement à Murielle Champeymont, responsable du service éducatif, et à Sylvie Codecco, adjointe au directeur de l’ONAC, qui ont œuvré pour la réussite de ce projet.
Le massacre de Maillé a eu lieu le 25 août 1944. 124 habitants dont 48 enfants sont massacrés par les Waffen SS de la 17ème Panzer Grenadier Division. Une grande partie des habitations est détruite par le feu et le bombardement qui succède au massacre. Après la guerre on reconstruit sur les ruines, les traces du drame disparaissent et les survivants demeurent silencieux.
Malgré une commémoration chaque année, cette dernière se trouve dans l’ombre de celle de la libération de Paris. En 2003, suite à une collecte de témoignages effectuée par Marie-Françoise Gaucher, un film a été réalisé afin de rappeler les faits dramatiques ayant touchés ce village. Serge Martin, rescapé du massacre, présent lors de cette projection à Limoges, avait 10 ans en 1944. Ses deux parents, son frère et ses deux sœurs ont été massacrés. Président de l’Association « Pour le Souvenir de Maillé », il témoigne, accompagné par Romain Taillefet, directeur de la Maison du Souvenir de Maillé, structure mémorielle inaugurée en 2006.
À l’issue de la projection, ont eu lieu des échanges avec les publics scolaires et adultes pour répondre aux nombreuses questions.
Mars : Un article du journal le Monde du 14 mars 2017 nous a fait réagir. Il annonce le projet de créer un Mur des noms à Schirmeck en Alsace, à l’initiative du président du Conseil Régional du Grand Est, à la demande d’associations de descendants de « malgré nous ».
Le projet prévoit « de faire figurer, par ordre alphabétique, les noms de 52 000 Alsaciens et Mosellans, tués durant la guerre 1935-1945. Parmi eux, des soldats de l’armée française, mais aussi des soldats incorporés dans l’armée française en 1939-1940, les déportés juifs, les résistants, ou encore les jeunes alsaciens et mosellans enrôlés de force dans la Wehrmacht et la Waffen SS. ». Si cette demande semble légitime, une liste mêlant sans distinction les noms, où les uns seraient les victimes des autres nous est apparue très contestable. Un courrier, cosigné par Robert à été envoyé à Monsieur le Secrétaire d’État aux Anciens Combattants (avril 2017). Pour information, une copie a été transmise, au président du Grand Est, au président de la Nouvelle Aquitaine, au Préfet de la Haute-Vienne. Aucune réponse ne nous est parvenue. Seule information : le projet, qui a aussi suscité en Alsace de nombreuses protestations d’associations, serait au point mort. Il convient de rester vigilant à l’égard de ces projets qui peuvent être à double tranchant.
Un deuxième courrier avait été effectué également et cosigné par la Mairie d’Oradour, l’ANFMOG et le président du Centre de la Mémoire à l’attention de M. Richert.
Nous avons aussi participé à quelques manifestations :
27 septembre : accompagnement de Robert Hébras au bureau du Parlement Européen à Paris, où Sylvie Guillaume, vice-présidente du Parlement européen, lui remit la médaille du Prix du Citoyen Européen. Chaque année, depuis 2008, ce prix est décerné par le Parlement Européen à ceux qui, par des actions ou des initiatives remarquables, facilitent la coopération transnationale et promeuvent les valeurs européennes. La candidature de Robert Hébras était présentée et soutenue par Jean-Paul Denanot, Député Européen. À noter qu’il est assez rare que ce prix soit remis à une personne en particulier. Il s’agit généralement d’associations.
À la suite de cette cérémonie, la Maison de l’Europe-Centre Europe Direct Limousin a tenu à organiser une cérémonie pour souligner cette décoration reçue par Robert, dans le cadre du salon du dessin de presse de Saint-juste-le Martel Sans surprise aucune, pour ceux qui connaissent Robert, il a rappelé « n’avoir fait que son devoir d’homme ».
Octobre : Accueil d’une délégation de Billom en présence du maire de cette commune. Robert Hébras les a accompagné pour la visite du village. Le maire d’Oradour ayant rejoint la délégation au tombeau des martyrs, deux gerbes de fleurs ont été déposées et une minute de silence fut observée. La délégation a effectué la visite de l’exposition permanente du Centre de la Mémoire l’après-midi.

Robert Hébras souhaite prendre la parole :
Il évoque sa difficulté, bien compréhensible, à répondre à toutes les invitations. Il souhaiterait donc être plus accompagné et soutenu par l’association.
L’engagement sans faille et le courage à toujours aller à la rencontre des collèges et lycées (quotidiennement selon les périodes), expliquent, en partie, le fait que Robert soit souvent identifié directement comme porteur d’un symbole, et donc invité à titre individuel par différentes associations, institutions, etc… Bernadette Malinvaud répond en précisant la difficulté à s’imposer alors que l’invitation est adressée spécifiquement à celui qui incarne la légitimité de la Mémoire d’Oradour. Le maire d’Oradour fait savoir qu’en effet, les invitations ne lui parviennent pas toujours.
À cet égard, il est rappelé la nature atypique de l’association OHVR née d’un procès, alors que Robert était seul face à une situation injuste et inacceptable. Notre association demeure toujours très attentive à ne pas empiéter sur les compétences de la Municipalité, de l’ANFMOG, du Centre de la Mémoire, même sil est souhaitable que des projets communs puissent être menés.
En prolongement, une discussion s’instaure parmi les adhérents sur l’avenir et la mission de l’association. Proposition est faite de revoir ses statuts.
Dernier point : le 9 février 2018, réception d’un décompte, transmis par Maître Gaffet, concernant les sommes de remboursement des frais de justice restant dues à Robert. Le décompte a été transmis à l’Avoué pour règlement. Même s’il s’agit d’une bonne nouvelle, Philippe Pommier fait remarquer, à juste titre, la lenteur de la procédure comparée à la rapidité avec laquelle Robert Hébras avait vu sa voiture gagée immédiatement après sa condamnation par la Cour d’Appel de Colmar.

Après vote le rapport d’activités est adopté à l’unanimité

3) Compte Rendu financier par le trésorier Philippe Pommier

Une avance pour un déplacement (215,20 euros) est décomptée dans le total des dépenses et son remboursement est ajouté dans celui des recettes.
Le solde de l’exercice est excédentaire de 896,01 €.
Le montant du livret A au 2 janvier 2018 est de 11 187,38 €.

4) Compte Rendu des Vérificateurs comptes
Henri Malinvaud, trésorier adjoint, lit le rapport établi par Jean-Luc Bayard et Gérard Chambord.
« Conformément à la mission qui nous est confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation pour la période du 01.01.2017 au 31.12.2017.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis à chaque cas.
Dés lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association ORADOUR. Histoire, Vigilance et Réconciliation pour la période du 01.01.2017 au 31.12.2017 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 1 898,48€ et des dépenses à hauteur de 1 002,47 €, soit un excédent de 896,01 €.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils vous sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport. »

Après vote, le rapport financier est adopté à l’unanimité.

5) Renouvellement du tiers des membres du CA :
Sylvie Codecco, Palmira Desseix, Claudine Fourgniaud et Henri Malinvaud administrateurs sortants se représentent. Il n’y a pas de nouvelle candidature.

Les membres sortants sont réélus à l’unanimité.

6) Renouvellement du Vérificateur aux comptes : Gérard Chambord se représente.
Gérard Chambord est réélu à l’unanimité.

7) Fixation du montant de la cotisation annuelle : Le Conseil d’Administration propose le maintien à 10€.

Après vote, accord à l’unanimité

8) Perspectives pour 2018
Proposition d’aide financière pour un voyage d’élèves sur des lieux de mémoire (Musée de la Résistance et de la déportation de Besançon, Maison d’Yzieu, Musée de la Résistance de Lyon et prison de Montluc). Participation à hauteur de 300 euros.
Sylvie Codecco nous fait part de la présentation en avant-première d’un film « Récits d’Oradour » réalisé par Jérôme Amimer. Plusieurs membres d’OHVR confirment l’intérêt certain de ce film qui évoque le traumatisme d’Oradour, sa transmission et l’héritage porté par l’auteur en écho à l’histoire de sa grand-mère qui a vu son village de Russie brûler. Ce film présente plusieurs approches : historiques, conservation des ruines etc…Claude Milord est d’ailleurs associé à ce film. Il informe que le DVD de ce film, proposé à la vente de la librairie du CMO lors du dernier CA, n’a pas été retenu.
Pierre Allard précise que le directeur du Centre de la Mémoire a tenu compte de l’avis de ses experts pour lesquels ce film « n’apporte rien de plus sur l’histoire d’Oradour-sur-Glane ». « Le CMO n’est pas un supermarché ».

9) Questions diverses
Répondant à une question concernant un projet de mise en place de panneaux explicatifs au village martyr qu’il avait évoqué au cours de l’AG 2017, Claude Milord informe que ce projet est actuellement au point mort. Il espère que la conservatrice de la DRAC, nouvellement nommée, pourra porter ce projet à son terme.
Vigilance toujours nécessaire : Un groupe néo-nazi, « la Division Nationaliste Révolutionnaire », a tenté d’installer un local à Tulle. L’intervention de plusieurs associations et la décision du préfet de Corrèze l’en ont empêché. Ce collectif tient des propos odieux et calomnieux sur un site internet.

L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée, laissant place au partage du « verre de l’amitié »

 

La secrétaire de séance,

Sandra Combeau

 

Mail : oradour.hvr@laposte.net
Site : http://www.oradourhvr.fr

 

Robert Hébras au Lycée Louis le Grand

Le 1er décembre 2017, l’amphithéâtre du Lycée Louis le Grand était comble. Élèves de 2ème, 1ère, terminale, khâgne, hypokhâgne, enseignants se pressaient pour écouter le témoignage de Robert Hébras.
Une nouvelle fois, après la projection du film-interview réalisé par Michael Faugeroux, « le droit à la Mémoire », Robert Hébras fut assailli de questions.
Questions concernant le massacre d’Oradour, ses circonstances, ses acteurs et aussi le processus de reconstruction de ce survivant en dehors de tout accompagnement psychologique.
Interrogations portant sur la Mémoire et sa transmission : pour lui, il s’agit essentiellement de maintenir celle des 642 victimes tout en participant à la réconciliation franco-allemande.
Furent également abordées les questions concernant la vie quotidienne des Limousins durant la période 1940-1944, les réactions des représentants du gouvernement de Vichy face à ce massacre.

Deux heures d’échanges intenses, conclues par Robert Hébras qui rappela à tous les jeunes l’importance d’être vigilants. Vigilance face à la haine, face à tous les extrémismes et sectarismes. Nécessité du dialogue entre les Peuples pour maintenir la Paix.

« Maillé, le massacre oublié » projeté à l’Espace CITE à Limoges

Le 25 août 1944, 124 habitants, dont 48 enfants, du bourg de Maillé, en Touraine, sont massacrés par des soldats allemands. Une grande partie du village est détruite par le feu puis par le bombardement qui succède au massacre.
Dès 1945 on reconstruit, les ruines disparaissent. Les commémorations locales, chaque 25 août, sont occultées par celles de la libération de Paris le même jour. Les rescapés ne parlent pas jusqu’en 1994, date à laquelle une exposition des Archives Départementales révèle aux habitants l’existence d’un jugement du tribunal militaire de Bordeaux.
La parole des rescapés se libère alors. Ce sont quelques uns de leurs témoignages présentés dans le film documentaire « Maillé, le massacre oublié », réalisé par Marie-Françoise Gaucher en 2003, que le public limousin a découvert le 16 novembre 2017. 120 collégiens et lycéens et environ 75 adultes, ont pu, après cette projection, dialoguer avec Monsieur Serge Martin.

Monsieur Serge Martin

Le 25 août 1944, il avait 10 ans et était chez ses grands-parents à 3 kilomètres de Maillé. Sa mère, son père, son frère, ses deux sœurs ont été massacrés. Comme tous les autres rescapés, il n’a pas parlé pendant 50 ans. Aujourd’hui, président de l’association « Pour le Souvenir de Maillé » il répond aux questions, il explique.
S’il ne pardonne rien aux acteurs, il insiste sur l’absence totale de haine à l’égard des générations suivantes qui ne doivent pas se sentir responsables. Il redit l’impérative nécessité de la réconciliation et de l’amitié franco-allemande fondées sur la connaissance historique, transmise, notamment, depuis 2006 par la Maison du Souvenir de Maillé. Romain Taillefait, responsable de cette structure mémorielle, en accompagnant le témoignage de Monsieur Martin, inscrit ce crime de guerre commis par les Waffen-SS de la 17ème Panzer Grenadier Division, dans le contexte historique et la mémoire collective de la 2ème guerre mondiale.
En Touraine, conclut-il « on a l’impression que cette histoire demeure méconnue. À vous de la transmettre autour de vous »

 

Romain Taillefait et Serge Martin

Témoignage à Billom

Le 23 mai, Robert Hébras témoignait à Billom, une belle ville appartenant à l’aire urbaine de Clermont Ferrand. Organisée par la section Billon-Thiers de la FNDIRP, c’est dans l’immense salle municipale, qu’étaient accueilli à 14 heures, 400 élèves venus de trois collèges publics et d’un collège privé.
À 18h30, après avoir été chaleureusement accueilli à l’Hôtel de Ville par Monsieur le Maire, son équipe municipale et les membres de la FNDIRP, c’est face à un public d’environ 300 personnes qu’il renouvela son témoignage.
Après la projection du film documentaire réalisé par Michael Faugeroux, « Le droit à la Mémoire », les deux séances furent suivies de nombreuses questions adressées à Robert Hébras.
Interrogations sur sa vie après le massacre, sur sa reconstruction ou pourquoi Oradour a-t-il été caractérisé de « crime de guerre » et non de « crime contre l’humanité » ? Questions aussi sur le ressenti du survivant lors de sa participation au procès d’Heinz Barth en 1983 à Berlin Est, ou à l’égard des Allemands dans l’après guerre et aujourd’hui.
Comment avoir réussi à devenir dès 1985 un acteur actif de la réconciliation franco-allemande ?
Autant de questions permettant à Robert Hébras de redire et d’insister sur l’importance du travail pour se reconstruire, sur la nécessité de dialoguer, sur l’exigence de tolérance et de volonté de Paix. Occasion aussi pour ce témoin de rappeler la nécessité de se protéger par la vigilance à l’égard des extrémismes, des idées xénophobes, et mettre en garde les élèves face aux risques dérivés des réseaux sociaux et bien évidemment, en Européen convaincu il insista sur cette construction, facteur de paix, toujours à parfaire.
Au cours de ces discussions on rappela plusieurs fois le rôle fondamental et spécifique du témoin dans le récit historique et l’importance du « travail de Mémoire » à mener auprès de tous et plus particulièrement des jeunes.
Mémoire de la seconde guerre mondiale, encore douloureuse parmi les habitants de Billom, comme en témoigne l’exposition, présentée par les responsables de la FNDIRP dans la salle de conférence. Dans cette région de forte résistance, le 16 décembre 1943 une rafle menée par la Wehrmacht, la Gestapo, la Milice se solda par 200 arrestations et détruisit tout un réseau de la Résistance. Parmi les 167 internés à la prison de Clermont-Ferrand, 15 furent fusillés, 112 furent déportés, 26 ne revinrent pas.
À la fin de cet après-midi d’échanges, une conclusion s’imposait donc à tous : être vigilants face aux discours de haine, de violence, de rejet de l’autre. Ne pas oublier le passé pour mieux appréhender le présent et l’avenir.

Article publié par le journal La Montagne le 13 juillet 2017

Compte rendu de l’Assemblée Générale ordinaire du 4 février 2017

Bernadette Malinvaud remercie Philippe Lacroix, Maire d’Oradour-sur-Glane, membre de l’association qui nous permet, une fois encore, de tenir notre AG dans cette salle, à titre gracieux.

Excusés: Fabrice Escure, Président du CMO et Richard Jezierski, Directeur du CMO, Sylvie Codecco, Philippe Pommier, Michèlel Soult et François Thomas membres du Conseil d’Administration d’O.H.V.R.

Secrétaire de séance: Sandra Combeau

Malgré les perturbations dues à la tempête matinale, le quorum est atteint : 25 adhérents sont présents, 65 ont donné procuration, soit 90 sur 180 adhérents. L’Assemblée Générale peut donc avoir lieu.

La Présidente ouvre la séance en remerciant les personnes présentes de s’être déplacées malgré les intempéries et rend hommage aux adhérents disparus en 2016 : Robert LAPUELLE, Alain NICOLAS et Jean SOUSTRE tous les trois membres de l’association depuis son origine.
« Adhérent de la première heure, Alain Nicolas était aussi un très généreux donateur. Il habitait à Ouistreham en Normandie, et ne connaissait pas personnellement Robert. En revanche, professeur d’histoire, il avait à plusieurs reprises amené ses élèves à Oradour. Très actif, et membre de plusieurs associations il avait, en 2013, organisé, entre autre, une exposition sur Oradour pour faire connaitre la condamnation qui touchait Robert, recueillir des fonds et susciter de nouvelles adhésions ce qu’il avait parfaitement réussi. Il est le digne représentant de ces personnes venues de tous les coins de France, rejoindre par solidarité et conviction le soutien avant tout moral que nous portions à ce témoin du massacre du 10 juin 1944.
            Si Alain Nicolas nous était inconnu, au contraire le docteur Robert Lapuelle était un familier des Radounauds. »
Philippe Lacroix évoque son « histoire municipale » avec Robert Lapuelle, qui commence en 1989. « Robert Lapuelle qui fut tout d’abord conseiller-délégué aux affaires sanitaires et sociales depuis 1953, au sein du conseil municipal représenté alors par Jean Brouillaud. Il devient maire de la ville en 1959 et ce jusqu’en 1995. Formidable médecin, confident des familles, et tout spécialement des mamans de victimes, il était aussi un visionnaire. Il avait compris la nécessité de faire renaître le nouveau bourg d’Oradour. Il fit bâtir cette salle des fêtes en 1960 et la fit agrandir en 1990. Elle porte aujourd’hui son nom. Homme de fort caractère et attachant, faisant confiance à la jeunesse, il était profondément engagé et désintéressé. Il a su préserver ce qui était de l’ordre de la mémoire en assurant l’amélioration du bourg, à une époque où il était plus difficile de le faire qu’aujourd’hui. C’était un grand Monsieur. »
Bernadette Malinvaud évoque à présent la mémoire de Jean Marcel Darthout, qui s’est éteint le 04 octobre 2016. « Alors que, le 12 janvier 2013, se tenait ici même, la première assemblée générale de notre association « Justice pour Robert Hébras », dont émane O.H.V.R., Marcel Darthout avait pris la parole pour dire son amitié et tout le soutien qu’il apportait à Robert. »

Marcel Darthout

La parole est donnée à Robert Hébras :
« Marcel et moi sommes les deux derniers, parmi les survivants de la grange Laudy à avoir quitté le village le soir.   « Marcel était blessé aux jambes et marchait très difficilement. Alors que l’incendie nous gagnait, je demandais à Marcel ce que je pouvais faire pour lui. Il me répondit : tu ne peux rien faire pour moi. Je me débrouillerai, sauve-toi. Je traverse la place et lui fais signe qu’il n’y a pas de soldats. Il progresse un peu dans sa fuite, protège ses blessures et se cache dans des buissons. Je poursuis ma fuite, me retrouvant vers 22h dans un lieu-dit à quelques kilomètres d’Oradour, La Martinerie.
Marcel et moi avions des liens très très profonds. Et malgré, parfois nos désaccords, nous avons toujours su régler nos différents problèmes. Rien n’a pu altérer notre amitié. »
Pour toutes les victimes du massacre, et en particulier pour la mémoire de Marcel Darthout, Robert Hébras demande qu’une minute de silence soit observée.

En cette 6ème AG, Bernadette Malinvaud souhaite faire un bref rappel historique concernant l’association, d’autant plus que de nouveaux adhérents l’ont rejointe :
« Créée en 0ctobre 2012 l’association « Justice Pour Robert Hébras » s’est transformée en « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » à la suite de l’arrêt de la Cour de cassation du 16 octobre 2013 qui annule définitivement celui de la Cour d’appel de Colmar de septembre 2012. L’objectif initial de soutien et d’aide à Robert Hébras s’est alors mué en accompagnement de celui-ci dans la transmission de son témoignage auprès de tous et en particulier des jeunes partout en France, en Allemagne. Cet objectif visant à diffuser le souvenir d’Oradour et le message de réconciliation donne sens à la mémoire de l’événement. Il s’accompagne de la volonté de faire prévaloir l’exactitude historique sur cet épisode limousin de la seconde guerre mondiale. Cette nouvelle orientation a permis, à d’autres publics de connaître notre association. Aujourd’hui nous pouvons être satisfaits de notre effectif actuel de 180 adhérents. Quand je dis nous « accompagnons Robert », c’est vrai. Ce qu’il faut toutefois ne pas oublier c’est que cette coopération ne représente qu’une partie de l’engagement de Robert qui doit répondre à de nombreuses et diverses demandes au quotidien. Et là, il me faut insister sur le rôle tenu par Christiane, son épouse, secrétaire, conseillère, et toujours à l’écoute. »

Ordre du jour
1) Approbation du compte rendu de l’assemblée générale du 19 mars 2016
Après vote, le compte rendu est adopté à l’unanimité.

2) Rapport d’activité par Bernadette Malinvaud
En 2016, comme en 2015 nous avons accompagné Robert rencontrer élèves et adultes dans des lycées en Allemagne et en France, toujours avec le même processus. La projection du film documentaire,  » le Droit à la Mémoire » réalisé par M. Faugeroux en 2011 sert d’introduction et de support à la séance  » questions réponses » avec le public d’élèves et d’adultes. La présidente en profite pour présenter les excuses de Michael Faugeroux, enseignant à Munich.
Il en fut ainsi, en avril à Munich, avec les classes de première et de troisième du Lycée Français Jean Renoir et en mai à Riom. Ici cet échange avec un témoin s’inscrivait dans le parcours citoyen de 450 collégiens issus de 3 collèges. En mai, toujours, ce sont les collégiens et lycéens du lycée franco-allemand de Buc (académie de Versailles) qui, de manière fort active et réfléchie questionnèrent très pertinemment Robert sur le passé mais aussi sur l’actualité. Le public lycéen orienta particulièrement la discussion sur la réconciliation, le devenir de l’Europe, leurs interrogations portèrent aussi sur l’impact des attentats dans notre vie quotidienne et sur la vie politique.

A Munich, le Centre de documentation sur le National-socialisme avait organisé, à l’initiative de Michael Faugeroux, une Table Ronde à laquelle participaient Michael Faugeroux, Robert Hébras témoin, l’historienne Andréa Erckenbrecher qui est aussi experte auprès du parquet de Dortmund et connait bien le passé historique et judiciaire d’Oradour, Philippe Lacroix maire d’Oradour et moi-même. Une nouvelle fois dans cette ville de Munich, un public nombreux et varié dialogua pendant plus d’une heure trente.

Pendant le week-end de Pentecôte le comité de Jumelage d’Isle recevait une délégation allemande d’une quarantaine de personnes venues de Gunzenhausen (Moyenne Franconie). Le thème de ces journées était « vivre ensemble en Europe hier, aujourd’hui demain ». Pour décliner « hier », le dimanche 15 mai était consacré à l’évocation et à la mémoire d’Oradour.
Le matin, la projection du documentaire « le droit à la Mémoire » fut suivi des questions du public franco-allemand concernant la réconciliation, la volonté réciproque d’apaisement et de rapprochement.
L’après-midi, après la visite de l’exposition permanente du Centre de la Mémoire d’Oradour, Robert Hébras et Philippe Lacroix accompagnèrent le groupe dans les ruines du bourg. Puis Gilles Bégout, maire d’Isle et Karl Heinz Fitz, maire de Gunzenhausen déposèrent une gerbe au tombeau des martyrs.
Le soir, le maire d’Isle remit à Robert Hébras la médaille de la ville d’Isle.
La parole est donnée à Chantal Robert, présidente du Comité de Jumelage d’Isle, et membre de l’association O.H.V.R., pour parler du ressenti de ce groupe après l’échange:
 » Il s’agissait donc d’une délégation de 44 allemands relativement jeunes. Il y avait une bonne douzaine de jeunes de moins de 18 ans, le reste du groupe étant composé de personnes d’environ 40 à 50 ans. La simplicité des explications de Robert, fournies par le documentaire et ses réponses permirent une réelle compréhension des faits.
Concernant la visite du Centre de la Mémoire et bien que le groupe n’ait pas bénéficié d’une visite guidée avec un traducteur, les jeunes notamment, ont porté une grande attention aux documents exposés et légendés en allemand.
La visite de l’exposition s’est poursuivie par celle du village qui fut propice à des questions pertinentes adressées à Robert.
Grâce à des questionnaires remis aux participants, nous avons pu mesurer l’impact de cette visite et l’importance de l’enseignement apporté par ces échanges concernant la compréhension. La presse allemande s’est faite l’écho de ces événements en insistant sur la nécessité de ces échanges. »

Et enfin, en novembre 2016 Philippe Pommier, lors de la semaine d’histoire à Feytiat, a rencontré la fille de Jean Zay et le président du Cercle Jean Zay. Il a été évoqué une démarche pour sauvegarder le lieu de détention de ce ministre du Front Populaire, menacé par la restructuration de la prison de Riom où il fut détenu de 1940 à 1944 avant d’être assassiné par la Milice. Le Conseil d’Administration propose que notre association soutienne cette démarche.
Après vote, le rapport d’activité est adopté à l’unanimité.

3) Compte rendu financier

4) Compte Rendu des Vérificateurs aux comptes
Gérard Chambord fait état du rapport établi conjointement avec Jean-Luc Bayard représenté,
 » Conformément à la mission qui nous est confiée, nous avons vérifié les comptes de l’association « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » du 01.01.2016 au 31.12.2016.
Tous les documents comptables nécessaires à notre examen ont été mis à notre disposition. Nous avons pu ainsi effectuer les contrôles et vérifications nécessaires. Des explications pertinentes et des justificatifs adéquats ont été fournis dans chaque cas.
Dés lors, nous sommes en mesure d’attester que les comptes de l’association « Oradour. Histoire, Vigilance et Réconciliation » pour la période du 01.01.2016 au 31.12.2016 sont sincères et corrects. Ils se soldent par des recettes à hauteur de 2 176.79€ et des dépenses à hauteur de 1 080,36€, soit un excédent de 1 096,41€.
En conséquence, nous vous proposons d’approuver ces comptes tels qu’ils sont présentés.
En foi de quoi, nous avons rédigé le présent rapport. »
Après vote, le rapport financier est adopté à l’unanimité.

5) Renouvellement du tiers des membres du CA :
Sandra Combeau, Odile Danthieux, Anne Marie Montaudon, François Thomas, Pas de nouvelle candidature, tous se représentent.
Les membres sortants sont réélus à l’unanimité.

Renouvellement du Vérificateur aux comptes Jean Luc Bayard qui se représente.
Jean Luc Bayard est réélu à l’unanimité.

6) Fixation du montant de la cotisation annuelle : Le Conseil d’Administration propose le maintien à 10 €.
Après vote, accord à l’unanimité

7) Actions programmées pour 2017
– Projet avec la Maison du Souvenir de Maillé
Maillé, un village d’Indre-et-Loire. Le 25 Août 1944, la 17ème division Waffen SS massacre 124 habitants (37 hommes, 39 femmes, 48 enfants) et détruit 52 habitations (sur 60). Il sagit de représailles : la veille des résistants ont détruit un pont sur la ligne de chemin de fer Paris-Bordeaux.
Contrairement à Oradour-sur-Glane, ce massacre est resté longtemps méconnu, sa mémoire étant estompée par celle de la libération de Paris le même jour, et les reconstructions faisant disparaître les traces visibles.
Le 25 août dernier, lors de la commémoration de ce massacre, nous avons, avec Robert Hébras, rencontré le directeur de la Maison du Souvenir de Maillé qui existe depuis 2006. Son directeur est intéressé par une action commune avec notre association pour faire connaître le drame de Maillé à Limoges et travailler sur les mémoires des deux lieux. Nous envisageons deux actions :
– À Limoges projeter le film-documentaire « Maillé, le massacre oublié » (26 minutes) suivi d’un échange avec la salle en présence d’un survivant.
– À Tours, une table ronde pourrait avoir lieu avec la participation de témoins, d’historiens et d’élèves de terminale.

– 23 mai rencontre à Billom (communauté urbaine de Clermont-Ferrand) avec des collégiens à l’initiative du président de la FNDIRP.

Questions diverses
Robert Hébras nous fait part de la difficulté qu’il rencontre à faire face aux demandes continuelles des groupes ayant besoin d’être accompagnés durant la visite du village. C’est une tâche désormais devenue trop lourde à porter, d’autant plus que les groupes de scolaires sont toujours plus nombreux à venir sur le site.
Ces élèves n’ont parfois pas vu l’exposition avant la visite du village. Robert Hébras déplore ce manque de préparation et de sensibilisation pourtant indispensables. Il tient beaucoup à ce que ce travail préalable soit fait avec les élèves.
Une réflexion doit donc être menée autour de l’accompagnement des groupes d’élèves dans le village.
Philippe Grandcoing précise l’importance que les guides soient bien armés intellectuellement pour faire face aux « contre-vérités » possibles.
Par ailleurs, Robert souhaite que la visite des ruines puisse être rendue possible par tous les moyens de compréhension nécessaires aux personnes ayant un handicap. Une adaptation en Braille du plan du village faite par un professeur, lui a été remise gracieusement par l’Institut spécialisé pour déficients visuels.
Claude Milord indique que la D.R.A.C travaille actuellement à l’élaboration de panneaux d’informations qui seront positionnés au niveau du champ de foire, de l’église et du mémorial. Les informations figureront également en braille international. L’A.N.F.M.O.G. participera financièrement à ce projet. Il évoque aussi le projet d’une application sur Smartphone et la refonte de l’exposition permanente du CMO, actuellement à l’étude.
Philippe Lacroix annonce, à l’assemblée, le projet porté par la municipalité « d’un grand week-end de l’amitié et de la jeunesse d’Europe », du 1er au 3 septembre, comportant de nombreuses activités culturelles et sportives. La comédie musicale « Mademoiselle Marie », écrite par un habitant et représentée par la population de Cadolzburg (jumelée avec Le Palais-sur-Vienne) constituera l’événement central de ces journées.

L’ordre du jour étant épuisé, la présidente invite l’assemblée au partage du verre de l’amitié.

 

La secrétaire de séance,

Sandra Combeau

 

Mail : oradour.hvr@laposte.net
Site : http://www.oradourhvr.fr

 

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